InitiativES, la Fédération wallonne des entreprises d’insertion, des IES et des IDESS tire la sonnette d’alarme quant à la pérennité des entreprises titres-services en Wallonie et s’indigne face à des choix politiques qui favorisent un modèle d’entreprise libéral au détriment d’autres plus qualitatif.
La pérennité des entreprises et le maintien de leurs activités n’est, actuellement, plus assuré et les risques de fermeture sont réels. Les conséquences cumulées de l’accord sectoriel (que nous défendons par ailleurs), les multiples saut d’index, les difficultés de recrutement que connait le secteur depuis plusieurs mois ainsi que les impacts de la crise sanitaire, précarisent les entreprises qui ne savent plus financer ces couts. Beaucoup d’entreprises seront amenées à se regrouper au risque de perdre en qualité d’emploi et beaucoup d’autres se trouveront en situation de faillite.
Le modèle des entreprises d’insertion particulièrement fragile
Les entreprises d’insertion que nous représentons, occupent 10% de l’emploi wallon et principalement des travailleurs peu qualifiés, peu employables sur le marché du travail traditionnel.
Elles défendent un modèle d’entreprise particulier reposant sur des pratiques qualitatives qui améliorent le bien-être des travailleurs au quotidien. Elles utilisent leurs bénéfices pour octroyer de meilleures conditions salariales aux travailleurs via, par exemple, des barèmes salariaux plus élevés, l’octroi de chèques-repas ou encore de meilleures indemnités. De plus, elles investissent les moyens nécessaires dans la formation et proposent un encadrement au quotidien et sur le terrain poussé.
Toutes ces pratiques occasionnent des coûts non négligeables qui ne peuvent plus être assumés. Aujourd’hui, ces entreprises n’ont plus le choix. Si la situation perdure, elles devront revenir sur les acquis octroyés et renoncer à leurs pratiques au détriment des travailleurs et du modèle qualitatif qui les caractérisent. Dans certains cas, la fermeture sera la seule issue.
Des solutions avortées ?
Pourtant, la Ministre Morreale a porté récemment un projet de texte qui aurait apporté des solutions et un souffle nouveau pour le dispositif.
Ces solutions répondaient à la fois au besoin des entreprises d’augmenter la valeur du titre-service, aux travailleurs de bénéficier de meilleures conditions salariales et aux utilisateurs qui auraient été protégé par un cadre réglant les frais supplémentaires.
Mais l’équilibre politique et, malheureusement, une volonté de promouvoir un modèle d’entreprise plus mastodonte que vertueux, n’ont pas permis à ce projet d’aboutir.
Une fois encore, l’avenir d’un secteur, composé de divers acteurs et représentant 40.000 emplois, est dirigé par les intérêts des grosses entreprises commerciales qui adoptent une stratégie agressive d’absorption des petites structures et qui maximisent les profits à partir d’argent public tout en limitant les avancées sociales. Les PME, et plus particulièrement celles qui font le choix d’un modèle qualitatif, sont laissées de côté.